Ma PS5 full digital

Pourquoi je suis bien avec ma console sans lecteur.

Au moment de choisir ma version de PS5 en précommande, confortablement installé dans mon lit vers les 1h du mat’ le 19 septembre dernier, je me suis demandé quel était aujourd’hui l’intérêt d’un lecteur et des boîtes de jeu. Il y a bien entendu le côté matériel, l'aspect collection, l’objet en soi, le plaisir de dégrafer sensuellement ce foutu plastique lors d’une nouvelle acquisition, l’odeur du manuel du jeu (bon, ils ont disparu ces dernières années, mais ne me dites pas que vous n’avez jamais reniflé un manuel de jeu neuf), l'illustration imprimée sur le CD/DVD/Blu-Ray... Le second intérêt d’une boîte de jeu réside bien entendu du côté financier avec sa revente potentielle mais déjà, elle se sépare du premier aspect : on ne peut pas collectionner ET revendre. Dès le départ, nous avons donc un choix à faire quant à notre relation à la boîte de jeu. 

N’étant pas un collectionneur assidû, comme d’autres joueurs que nous pouvons croiser en ligne, avec ces photos fascinantes de gameroom foisonnantes ou encore ce joueur qui dernièrement montrait fièrement le dernier jeu Xbox de sa collection regroupant l’intégralité des jeux sortis en France, je ne peux pas baser mon choix sur le premier aspect cité ci-dessus. Je dois dire que je ne comprends pas bien le joueur susnommé, j’imagine qu’il joue à peine au quart de sa collection, mais c’est simplement le défi qui le motivait, j’imagine. Je n’ai aucun problème avec çà mais il est clair que ce n’est pas ce qui me motive depuis toutes ces années.

Côté financier, concernant la revente de la fameuse boîte de jeu et l’achat d’occasion, je ne sais pas si vous avez constaté la même chose mais les bacs sont de moins en moins intéressants. On retrouve une flopée de jeux à grand tirage qui se finissent vite (ou ferment leurs serveurs) et assez peu de pépites. Je garde tout de même de très bons souvenirs d’achats impulsifs, comme Lost Odyssey, trouvé par hasard à 9€ et qui m’a offert une expérience dont je me souviens encore avec émotion. En outre, la politique de prix sur les jeux a bien évolué. Il est clair qu’aujourd’hui, à moins d’être un fan inconditionnel ou d’avoir une carte Gold Maxi Plus Business, acheter un jeu Day One est devenu incohérent. De nombreux jeux se retrouvent en promotion après seulement trois ou quatre semaines, notamment pendant les fêtes de fin d’année. Et ne me dites pas que vous n’avez pas de quoi patienter sur votre étagère ou dans votre bibliothèque de jeux pour attendre cette baisse de prix inéluctable, nous avons toutes et tous une pile de jeux qui patiente, ce fameux backlog. Enfin, concernant cet aspect tarif, de nombreuses promotions sont proposées de façon quasi permanente, ce qui pousse à fouiller tranquillement le store comme un bac, à la recherche du prochain jeu à bas prix qui va nous ravir. Dernier exemple en date pour moi, pas plus tard qu’hier soir, j’ai récupéré Hellpoint en promo et au vu des premières minutes de jeu, ce Souls-Like m’a tout l’air bien parti pour avoir son dossier ici (merci ExServ pour ce nouveau conseil).

Aussi, après cette rapide réflexion, le choix m’est apparu évident et la version full digital est donc arrivée chez moi en ce 19 novembre 2020. Deux mois après, je ne vais pas vous mentir, je suis ravi. Non seulement j’ai pu retrouver une grande partie de mon backlog PS4 à un prix très raisonnable (merci Noël) mais de plus, quel plaisir de parcourir sa ludothèque depuis son canapé, sans avoir à gérer les boîtes. Cela peut paraître extrêmement paresseux de ma part, mais c’est un tel confort. Et de savoir que ma console et ses jeux sont naturellement réunis en un seul appareil me réjouit. Ma relation avec ma console a changé. Finies les boîtes poussiéreuses qui font quand même râler à chaque déménagement (si vous bougez beaucoup, vous voyez de quoi je parle).

A côté de cet aspect très pratique et fainéant, si le day one vous travaille le bulbe, la pré-commande est votre alliée. Rien de nouveau bien entendu, mais là, savoir que le jeu se téléchargera automatiquement quelques temps avant la sortie officielle pour que vous puissiez jouer véritablement en day one (mis à part un patch de dernière minute, patch day, no play), j’avoue que c’est plaisant. Il est des jeux où même le prix ne peut vous rebuter (Demon’s Souls Remake ou The Last of Us Part 2 pour ma part, cette année, c’était Day One sans hésitation) et donc ne pas avoir à surveiller l’ami facteur, qui n’y est pour rien mais qui prend sa boule de feu quand il arrive avec un jour de retard (surtout en cette période trouble), c’est un bonus que la version full digital vous offre.

Evidemment, il est impératif que la console ne lâche pas. Sinon, réparation ou nouvel achat et en avant les téléchargements des jeux en cours. Mais heureusement, nous sommes à l’époque où tout est déporté, distant, dématérialisé et vous ne perdrez rien bien sûr, jeux et données de sauvegarde. A propos de stockage, d’ailleurs, avec les quasi 700Go disponibles (le reste étant dédié au système), j’ai actuellement 18 jeux installés et un peu moins de 15Go restants. Cela suffit à garantir une belle diversité de jeux et freine l’installation compulsive de nouveaux titres au profit d’une concentration accrue sur ceux déjà en cours.

Alors non, vous n’irez pas chercher votre jeu en magasin après de longues minutes de chasse, non, vous ne reniflerez pas votre manuel de jeu et non, vous ne prêterez pas le jeu à un pote (çà aussi, çà peut jouer, mais quand il vous verra arriver avec votre PS5 remplie de jeux, il ne vous en voudra pas). Mais dites-moi, aujourd’hui, qui achète encore un coffret intégral de série? Qui achète encore des CD de musique? (bon les vinyles, vous restez à l’écart, c’est pas pareil). Depuis quelques années, le jeu vidéo a entamé sa conversion au full digital (Xbox GamePass, PS Now, version digitale des consoles,...) et mon choix me paraît aujourd’hui plutôt cohérent. Je n’ai aucun regret.