Chicken Police - Paint it Red

Poussin de merle, ferme ton bec, Marty...

Va te faire pondre

Les plus

  • Qualité de la narration
  • Personnages charismatiques
  • Direction artistique inédite
  • Intrigue progressive

Les moins

  • Très peu d'interactions
  • Uniquement basé sur les dialogues et les situations
  • Enigmes trop rares et peu stimulantes
75

Il est des jeux qui débutent mal : a priori, préjugés, mauvaise introduction, déception, pressentiment, j’en passe… Ici, rien de tel, le jeu débutait immédiatement de façon positive. Offert par l'ami Carracioli, comment pouvait-il en être autrement? C'est donc avec cette entame joyeuse, baignée dans la camaraderie, que j'ai lancé Chicken Police : Paint it Red.

A sa sortie, j’avais vu passer quelques avis sans forcément m'y attarder. Outre sa direction artistique originale basée sur un anthropomorphisme très réussi (rendre sexy un impala ou une corneille, chapeau), je n'avais pas ressenti le petit picotement cérébral nécessaire pour l'acquérir. Nous sommes dans un bon vieux Point and Click. En tout cas, c'est ce que j'ai cru au début. Plus tard, le jeu s'est avéré essentiellement être un film interactif, enchaînant les dialogues et les chapitres, comme un bon vieux bouquin de Série Noire. Pour plus de détails sur la nature du jeu, je vous renvoie vers l’excellent article de Mary/MissKillzone.

Qu’en est-il du ressenti, manette en main? Et bien, curieusement, après avoir un peu démonté Guardians of the Galaxy, qui faisait la part belle aux dialogues, cutscenes et autres sessions passives, ici je n'ai été ni découragé ni lassé. Tout au long des dialogues et de l’aventure des Inspecteurs poulets, j’étais en admiration devant la qualité d’écriture de Chicken Police. Les phrases fusent, s’entrechoquent et génèrent rapidement une profonde empathie pour les personnages. Le duo Santino Featherland-Martin MacChicken (si si) restera dans les mémoires, tant il fonctionne aussi bien qu’un Murtaugh-Riggs dans L’Arme fatale (avec Joe Pesci pour jouer Zipp dans le 2, tiens) pour ne citer qu’une vielle ref de 1989… L’univers dans lequel ils évoluent gagne en crédibilité à chaque codex détaillant son histoire, sa géographie, ses régimes politiques, ses ethnies… Quant à l’intrigue policière, l’enquête tient parfaitement la route, subtilement orchestrée, à coups de révélations et de revolver. Peu à peu, j’étais assis devant une série, attendant impatiemment chaque nouvel épisode.

Alors oui je suis déçu de ne pas avoir été plus actif durant les explorations ou malmené par les rares énigmes. Oui j’aurais aimé plus d’interactions, notamment avec les objets de son inventaire qui ne peuvent jamais entrer dans la discussion comme le faisait Georges Stobbart, à la grande époque des Chevaliers de Baphomet, lorsqu’il pouvait montrer tout et n’importe quoi à tous les personnages (je ne compte plus le nombre d’essais ridicules avec la barre de fer partout dans le jeu avant de trouver le bon endroit…). Ici cela m’aurait paru tout naturel de présenter les indices récupérés pour analyser les réactions de chaque protagoniste, par exemple.

Mais en fin de compte, une fois le format linéaire accepté, le jeu se savoure pleinement jusqu’au dénouement. Il m’a fallu 9h pour arriver au bout en remportant 45% des trophées donc vous pouvez compter au moins un second run pour le platine, si vous êtes un chasseur. Bref, si une enquête noire mais drôle, dans un univers totalement neuf, ambiancée par une bande son jazz sauce détective vous tente, plongez dans Chicken Police, poussin de merle. Merci Carra!

Date de sortie
Temps de jeu
9h