Returnal

J'ai bien cru que je ne finirai pas Returnal.

Les Plus

  • Sensationnel à la DualSense
  • Univers inédit
  • Ambiance
  • Références SF
  • Techniquement irréprochable

Les Moins

  • Gestion permanente de la frustration
  • Besoin impératif de ténacité et de résilience
  • Part aléatoire prédominante
  • Prise en main très progressive
  • Scénario diffus
90

24 mai 2021 - TEST

Ce n'est pas tant l'exigence du Rogue-Lite que les réflexes surhumains nécessaires qui ont fait de cette expérience vidéoludique un chemin particulièrement compliqué pour moi. Si vous avez suivi un peu les Tweets durant mon périple sur Atropos, vous savez à quel point j'en ai bavé. Mais bordel que la fin est gratifiante quand on y arrive. J'ai presque su en lançant le dernier cycle que c'était le bon, j'étais calme, aguerri après plus de 57h de jeu, paré à toute éventualité, fort de mon expérience, de ses armes, ses parasites, ses objets, ses reliques. La plupart des salles m'était familière. Je connaissais tous les ennemis, leurs forces et leurs infimes faiblesses. Et quand on commence un run en trouvant la bonne arme (l'électrobaliseur, bien sûr), le parasite qui soigne l'intégrité lorsqu'elle est basse et qu'on chope 2 grandes popos (silphium) à quelques salles de la fin, on sait. On sait que le petit Ophion va prendre cher. On sait que le calvaire des dizaines d'heures précédentes à bouffer du drone et du Némésis va bientôt s'achever. Le combat de boss final n'a pas duré 5 minutes et je n'ai même pas utilisé de soins. Je n'en revenais pas moi-même. Et j'avais eu cette même sensation pour les boss 2 et 4, une sorte d'état de transe, d'hyper-concentration paisible. Aucun jeu ne m'a jamais procuré cette sensation. Et c'est bien là la grande force de Returnal, c'est un jeu sensationnel, au sens premier du terme. Les sensations à la manette et devant le jeu sont incomparables à ce jour.

Pour vous donner à présent quelques clés plus matérielles et moins subjectives, sachez que Returnal offre une expérience incroyable, mystérieuse et hypnotisante. Son univers, son héroïne et ses adversaires sont uniques. Sa localisation FR est irréprochable. Vous serez absorbés par le jeu, avide de découvrir ce que cache la prochaine porte, la prochaine salle, la prochaine zone. Du haut de mes 74 décès, tous plus beaux les uns que les autres, je peux vous donner à présent quelques conseils pour ne pas répéter mes erreurs.

Courez mais ne courez pas.

Courez car la mobilité est la clé de la réussite. Si vous êtes statique, attendez-vous à mourir vite. Heureusement Sélène est agile, court vite, saute haut et sa ruée vous sauvera régulièrement. Ne courez pas car nettoyer intégralement les salles est la seule façon d’engranger suffisamment de matériel, d’intégrité et d’armes pour atteindre le boss suivant suffisamment équipé. Si vous atteignez le boss en 5-10 minutes, ne rêvez pas, c’est couru d’avance. Donc, prenez le temps de looter, d’ouvrir des conteneurs, de chercher les secrets, de combattre tout ce qui se présente et de passer par toutes les salles optionnelles possible (portes triangulaires bleues). Comptez facilement 1h de préparation pour atteindre le boss et vous assurer la victoire. Ensuite, si vous enchaînez le nouveau biome, reprenez la routine de loot et d’exploration avant le boss suivant, sinon vous vous exposez à la même sentence. Aussi, si la frustration est difficile à gérer après des morts injustes, ne forcez pas. Je conseille vivement de tenter 2 gros runs maximum (gros, disons au moins 30 min chaque) avant de faire une pause avec un autre jeu ou toute autre occupation saine et relaxante. Perso, j’ai fini le jeu en me calmant sur Ghost of Tsushima, riche idée. Un coup de flûte dans les forêts de bambous et j’oubliais vite la rasade de missiles balancée par les drones…

Question objets/reliques/parasites, certains sont des game winners. Si vous croisez un Bradyrapte (soin si l’intégrité est basse), surtout prenez le. S’il est constricteur (dégâts à chaque loot), en revanche, abandonnez-le. La Traque évidée ou l’Electrobaliseur m’ont paru les armes les plus létales et pratiques (portée, cadence de tir). Avec l’Electrobaliseur, c’est presque abusé, vous lancez vos pylônes mortels et les laisser faire le job, subtilement caché derrière un rocher ou une porte. Abusé, je vous dis. La Sphère d’annulation vous permettra de récupérer tout ce qui est nocif sans craintes, en vous délestant aisément de vos dysfonctionnements tandis que la Sangsue d’adrénaline vous guérira en fonction de votre taux d’adrénaline et des dégâts que vous infligez. Plus vous frappez, plus vous guérissez. Miraculeux. La Figurine d'astronaute ou le parasite qui ressuscite (son nom m’échappe, il était rare finalement) sont évidemment les bienvenus. Attention au Reconstructeur, pour 6 éthers il vous ramènera à la vie mais uniquement dans le biome où vous l’avez payé, pas au-delà. Je me suis fait enfler de 6 éthers une fois. Pas deux.

Returnal me restera en mémoire, c’est évident.

Pour de mauvais souvenirs mais surtout pour de bons. Même si le hasard rendra parfois ridiculement difficile un cycle, le plaisir de jouer reviendra à chaque nouvelle tentative (alternée avec le pipeau japonais, rappelez-vous). Le jeu vous plongera régulièrement en apnée, il faudra faire preuve de ténacité et d’opiniâtreté pour arriver au bout. En tout cas, ce fut mon cas. En toute honnêteté, même si j’avais craqué et abandonné le jeu, la note n’aurait pas changé. Avec autant de références cultes (Alien, Cthulhu, Edge of Tomorrow, Un jour sans fin !), Returnal entre dans la cour des grands titres dont on se souviendra longtemps et qui mérite une place dans toute ludothèque PS5.

30 avril 2021 - Day One NEW GAME

Je vais être totalement transparent. J'en chie. Désolé pour cette entame un poil grossière mais je n'ai pas d'autres mots. Alors entendons-nous bien, j'en chie mais j'adore. Pour comprendre ce paradoxe, j'ai tâché d'avoir un maximum d'heures ce premier week-end pour partager mes premières impressions. C'est donc après 17h de jeu et un premier boss tombé que je m'exprime aujourd'hui. Oui, seulement un boss, y'a un souci?

Returnal est un jeu exceptionnel à plus d'un titre. C'est un rogue-like, pas de doute là-dessus, vous lancez un cycle de jeu, vous parcourez plusieurs "salles", vous récupérez tout ce que vous pouvez pour améliorer provisoirement votre héroïne, vous vous frayez un chemin jusqu'au boss et vous le descendez pour atteindre la suite. Si vous mourrez, retour à la case départ, le crash de votre vaisseau, sans vos armes, sans vos reliques, sans vos ressources. Seuls restent les upgrades permanents de votre combinaison (par exemple, le dispositif de translocation), les outils trouvés (par exemple, l'épée atropienne, somptueuse et ô combien utile), de l'éther (rare) pour acheter des items en début de cycle ou pour purifier des items nocifs (un contenant, par exemple, qui, une fois ouvert, a une chance de déclencher un dysfonctionnement de votre équipement en échange de son contenu). Et je ne parle pas des données engrangées au fil du temps, des attributs d'arme dont le pourcentage de maîtrise augmente au fil du temps, de votre expérience personnelle, manette en main, qui augmente au fil du temps, etc. Lister de façon exhaustive la richesse de Returnal est un exercice qui m'est impossible aujourd'hui, car rien qu'à l'entame du second monde, le Désert Pourpre, de nouvelles choses sont apparues, nouvelles armes, nouveaux adversaires, nouveaux concepts, etc. Et je ne parle même pas des parasites (si vous croisez le Bradyrapte atrophiant, ne le laissez pas filer!). Après, certains diront que c'est un rogue-lite puisque nous conservons quand même un petit quelque chose à chaque run, donc ce n'est pas un rogue-like pur et dur, mais franchement rien d'intéressant dans ce débat.

Le débat qui a fait rage repose sur la difficulté du jeu. Expérience personnelle, 17 h de jeu, 28 morts, 1 boss tombé. Alors j'ai croisé des tweets avec un joueur mort 1 fois et qui a plié le jeu en 14h, ok, très bien pour lui. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il a couru dans toutes les salles pour foncer tête baissée et... pfff non même pas, je n'y crois pas vraiment. Oui, le jeu est difficile mais ce concept de difficulté n'est pas intrinsèque au jeu, il dépend aussi du joueur, c'est ce binôme qui définit la difficulté du jeu. Mettez un jeu considéré simple dans les mains d'une personne qui ne joue jamais et elle vous dira que c'est difficile. Returnal propose un type d'expérience rogue-like, bien en place dans le cercle des jeux durs et crispants, aux côtés des Souls-like, mais la difficulté ressentie dépendra aussi de votre capacité à appréhender le gameplay et tout simplement de votre dextérité (le skill quoi!). Tout comme un jeu de course où vous ne gagnerez pas à chaque fois. Tout comme un jeu de foot ou de tennis, où vous ne gagnerez pas à chaque fois...

Ceci étant dit, vu mes résultats et ma petite expérience du jeu vidéo (disons que je ne suis pas un noob, un perdreau de l'année comme on dit chez les quadras), il m'apparaît comme difficile mais la bonne nouvelle c'est le plaisir manette en main que je ressens à chaque nouvelle session. Le jeu est irréprochable techniquement, la direction artistique et surtout sonore est sublime, les animations sont fluides et énergiques, avec une réponse et une réactivité parfaites. Après ce premier week-end, je n'ai qu'une envie c'est relever le challenge, relever mes manches et relever la tête à chaque chute. Comme disait un certain Alfred : Pourquoi tombons-nous, Maître Bruce?... Pour mieux apprendre à nous relever.

16 janvier 2021 - WISHLIST

Difficile de se faire une idée précise à propos de Returnal sur PS5. On évoque un roguelike, donc on joue, on progresse, on meurt et on recommence sans conserver d'éléments exceptés nos souvenirs et notre maîtrise du gameplay (à la différence du rogue-lite où vous avez de plus en plus de matériel à chaque tentative), espérons que ce n'est pas simplement un abus de langage pour la communication, étant donné la hype autour des roguelike. On évoque un RPG donc une progression avec niveau, expérience, attributs et inventaire à gérer, voire de l'artisanat. On évoque de l'action, un jeu de tir, espérons que c'est un moyen et non une fin en soi. On évoque de la science-fiction, espérons ici une narration riche et maîtrisée avec suffisamment de mystères pour nous tenir en haleine. On évoque de la métaphysique et de la psychologie, je vois bien l'héroïne se poser en effet pas mal de questions depuis son atterrissage forcé sur une planète instable, oui instable car on évoque enfin du procédural, de la planète dynamique. Beaucoup de promesses et beaucoup de styles différents donc pour ce jeu qui sort le 19 mars 2021. Reste à savoir si ce mix trouvera une identité et tiendra ses promesses.

Date de sortie
Temps de jeu
59h