Arkham Horror : Mother's Embrace

8 avril 2021 - TEST

La formule était vraiment enthousiasmante. Proposer un jeu de rôle avec exploration, fouille, enquête et combats au tour par tour dans l'univers de H.P. Lovecraft était une riche idée. Malheureusement, après une dizaine d'heures, le jeu est bouclé et l'enthousiasme a fondu comme un tentacule de poulpe suintant et gluant. Malgré l'insertion réussie des mécaniques des jeux de société/plateau Cthulhu, le jeu n'arrive jamais à décoller et s'alourdit au fur et à mesure dans un scénario convenu au rebondissement réchauffé et tellement évident (tout çà volontairement au singulier, il n'y a qu'un twist). Si vous ajoutez un niveau de difficulté "pupille" sans possibilité de changer, des attaques qui touchent à tous les coups, des investigateurs inutiles quand d'autres enchaînent les critiques (Roland Banks avec un automatique qui tire 2 fois et se place en vigilance, s'il réussit un critique à chaque tir, vous pouvez coller plus de 30 dégâts en un tour, sachant que les ennemis les plus forts ont... 50 points de vie), une progression inexistante (pas d'expérience, pas de niveau, pas d'arbre de compétences...) et une caméra capricieuse, vous obtenez un cocktail de gros défauts qui empêche l'exploitation optimale d'une idée originale et donc un jeu dispensable, à moins d'être un fan inconditionnel du Mythe. Après il faut saluer le travail du studio de développement LuckyHammers qui a dû expédier ce travail avant de fermer ses portes (je suppose même que c'est Asmodée Digital, l'éditeur, qui a fini, d'où la sensation de jeu expédié voire bâclé...). Cela m'aura au moins rappelé que, dans la série Cthulhu, j'ai Sinking City dans mon étagère digitale qui n'attend plus que moi (sans compter les scénarios du cycle Le Cercle Brisé du jeu de cartes Horreur à Arkham qu'il nous reste à découvrir et que je ne saurais trop vous recommander).

24 mars 2021 - NEW GAME

Depuis plus de 2 ans, Mokuren et moi jouons régulièrement à des jeux de société / plateau baignés dans l'univers de Lovecraft et du Mythe de Cthulhu. Je vous conseille vivement Les Demeures de l'Epouvante ou Horreur à Arkham : le jeu de cartes (notamment la campagne Route de Carcosa). Vous y passerez de longues heures entre amis à tenter d'échapper à la folie face aux horreurs cosmiques qui protègent les mystères de chaque scénario. Pour entrer plus en avant dans l'univers, je suis en train de me former à devenir Gardien des arcanes pour lancer prochainement une partie de L'appel de Cthulhu, le jeu de rôle inspiré de l'univers lovecraftien. Et je me régale d'avance, la 7è édition proposant des livres reliés sublimes. Tout çà pour dire que Arkham Horror : Mother's Embrace avait tout pour m'intriguer. Etant proposé à moins de 20€ et même 16€ pour les abonnés PS Plus, je n'ai pas hésité longtemps et je me suis lancé dans cette histoire inédite, écrite par les scénaristes habituels du jeu de plateau Horreur à Arkham.

D'emblée, il faut faire un petit effort pour s'habituer aux graphismes et à l'animation des investigateurs. L'aspect cartoon ne me semble pas correspondre à l'ambiance noire et malsaine qui définit l'univers de Lovecraft. Après les 2 premiers scénarios (le jeu en compte 9), on commence à s'y faire et la gêne disparaît. Vous allez donc enquêter sur une sombre affaire et mener un investigateur principal, aidé de ses acolytes aux noms connus (Agatha Crane, Roland Banks ou encore Carolyn Fern), à comprendre ce qui s'est passé chez une amie astronome, résidant bien sûr dans un manoir isolé... Fouilles, interrogations, tests de Santé mentale rythment les phases d'exploration, le tout ambiancé par des dialogues plutôt bien écrits et surtout bien traduits. Au bout d'un moment, vous tomberez nez à nez avec vos premiers ennemis pour entrer en phase de combat au tour par tour. A vous d'agir avec chaque investigateur en dépensant vos 5 points d'action à bon escient, se déplacer, combattre, lancer un sort, soigner, etc. Le classicisme des actions m'a un peu refroidi au départ, tout comme le level design des sites à explorer, très basique et quasi vide. A partir du 3ème scénario qui vous emmènera au célèbre asile d'Arkham, le jeu commence à s'étoffer, avec plus de choix tactiques, plus d'impact du Mythe et des traumas potentiels, et une écriture plus dense.

Après une première session sympathique mais plate et souffrant d'un faux rythme, la seconde session s'est avérée plus prenante et le désir de continuer monte progressivement. Même si les personnages ne gagnent pas d'expérience, la progression est palpable au travers des objets récupérés et réutilisables d'un scénario à l'autre (même s'ils peuvent s'abîmer et casser) et des nouveaux investigateurs qui se joindront à vous, au cours de votre voyage au coeur de la folie...