Dying Light 2 : Stay Human

La Zéception?

Abandon

20 février 2022 - EN COURS puis ABANDON...

Après 26h de jeu, je pense être en mesure de donner mon avis sur Dying Light 2. En plein débat Twitter faut-il terminer un jeu pour partager son test, je ne vais pas me faire prier pour vous fournir un avis, un ressenti, une sensation, après ce temps de jeu, simplement pour témoigner. Les mots ont un sens, c'est donc bien un avis et non un test. Autant être franc et direct, depuis la toute première heure et son introduction lente et dépourvue d’intérêt, je suis déçu. J’ai tenu jusqu’aux 26h car j’aimerais disposer de tous les éléments de gameplay pour juger pleinement l’expérience de jeu et il me manque encore le grappin. Je me force à continuer, ce qui n’est jamais bon signe. Maintenant la question est de comprendre pourquoi le second épisode ne me procure pas le même plaisir que le premier.

Tout d’abord, la patte graphique. Je joue sur PS5 et je m’attendais donc à une vraie plus-value visuelle et technique. Nous sommes loin de la qualité que nous étions en droit d’attendre sur la dernière console Sony et je soupçonne la majorité des vidéos pre-launch d’avoir été capturées sur PC. Les 3 modes visuels proposés (Performance, Qualité, Résolution) sont tous des compromis. Soit c’est fluide mais peu défini et moins dense (Performance), soit c’est haute résolution mais le défilement est plus abrupt et saccadé (Résolution). Le dernier mode (Qualité) est associé au Ray-Tracing, cette fameuse technique de gestion des phénomènes optiques, régulièrement brandie comme un indicateur next-gen mais qui ne semble pas toujours utilisée de façon optimale et qui ne m’a pas véritablement convaincu ici. Peu importe le mode, le jeu semble en retard techniquement, dans ses textures, la densité de la végétation, le choix des coloris, les modélisations des visages et des cheveux ou même l’animation des personnages… Tout picote l’œil doucement mais sûrement. J’aurais pu oublier cet aspect fade si le jeu était robuste techniquement mais la multiplicité des bugs a fini par saper mon expérience de jeu. Je vous laisse parcourir mes tweets et les screens maison ci-dessus pour vous faire une idée.

La grande force du premier épisode résidait dans l’alchimie quasi parfaite du duo parkour-zombie. Dans Dying Light 2, la composante parkour continue à fonctionner et s’est même étoffé (parapente, course sur les murs, level design pensé pour sauter partout, etc. et sans doute le grappin, qu’il me reste à tester). Malheureusement la composante putréfiée ne procure plus le plaisir du bon gros coup de marteau qui brise les os du pauvre athlète venu concourir aux JO d’Harran et qui se retrouvait en short et dossard à errer bêtement en attendant de se faire jeter dans un piège sournoisement tendu, auquel on assiste depuis les toits, en fourbe. Dans ce nouvel épisode, les zombies ne réagissent plus de la même manière aux frappes, de façon assez inexplicable, le ressenti a disparu. La faute probablement aux armes, peu variées et qui sont immédiatement des monstres et non plus le bon vieux pied de table que l’on va clouter généreusement ou équiper d’un système de bobine électrique générateur de danse épileptique. Le système d’amélioration et de réparation a aussi été revu, on améliore et on répare l’arme en même temps, donc quand on ne peut plus améliorer car les emplacements sont pris, on ne répare plus et l’arme est inutilisable. Autre point faible de ce nouveau système, on ne peut pas upgrader l’amélioration installée sur une arme, ce qui me paraît un mauvais choix pour le sentiment de progression. Enfin, il va falloir m’expliquer pourquoi une arme boostée à la flamme n’enflamme pas à chaque coup ?... Décidément cette refonte du système d’armement ne m’a pas séduit.

La troisième force de Dying Light premier du nom était sa narration. Tous ceux qui ont joué se souviennent de l’histoire de Crane et Jade, son déroulement, ses rebondissements, ses quêtes annexes cool et motivantes. Ici, après 26h de jeu, le scénario reste tellement anecdotique que j’en suis arrivé au point de passer les dialogues, chose dont j’ai même honte, tant ce n’est pas dans mes habitudes. J’en suis le premier désolé mais sincèrement, la suite incessante de quêtes principales avec le même ressort (aide-moi et je t’aiderai) et une infime quantité d’informations sur le lore du jeu sont vraiment pénalisantes pour l’attachement au jeu. Je ne développe aucune empathie pour les personnages tant leurs discussions sont longues et ennuyeuses. De même la nouvelle ville, Villedor, manque terriblement d’âme, comparée à Harran qui avait son univers, un contexte, une atmosphère. Ici, c'est une succession de zones à escalader et fouiller, jalonnées de marqueurs d’activités annexes, voire très annexes…

Parmi les bons points, il est difficile de ne pas citer la musique composée par Olivier Derivière, une nouvelle fois en totale maîtrise de son art. Chaque début de morceau procure ce petit frisson supplémentaire à chaque entame de parkour. Je noterai aussi les zones à visiter la nuit, quand les zombies en sortent, qui sont assez tendus et agréables à fouiller, la partie furtivité ayant gagné en densité. Il faudra toutefois aimer éliminer les zombies en les prenant à revers car il ne sera pas rare d’enchaîner les séances d’ostéo létales à tour de bras et sur de nombreux patients. Mais pas trop, sinon votre immunité nocturne va sauter et adieu l’humanité. Concept intéressant également, avec une nouvelle gestion du temps et de son capital humain. De même la gestion de l’endurance ajoute une légère tension, quand on commence à escalader un building pour choper un parachutage militaire, attention à bien choisir son itinéraire, au risque de tomber à court de jus et de s’écraser comme un vieux flan. Cela peut paraître abusé mais quand vous revenez plus tard avec de nouvelles compétences et plus d’endurance, vous sentez la progression gratifiante de votre pélerin.

Finalement, après une dernière session ce matin, je suis à deux doigts d’abandonner, en toute honnêteté. Tout simplement car je n’y trouve pas mon compte, je ne m’y amuse pas. Je souhaitais à nouveau ressentir le plaisir du premier et je suis frustré depuis les premières minutes. Encore une fois, j’aurais dû baisser mes attentes pour éviter une déception. Avec ce qui arrive (Elden Ring, Gran Turismo 7) et avec CyberPunk 2077 avec qui je me suis réconcilié récemment, je vais probablement placer Dying Light 2 dans mon backlog, avec l’espoir de mieux l’en sortir plus tard.

Date de sortie
Temps de jeu
26h